lundi 29 mars 2010

Sally Lockhart et la malédiction du rubis de Philip Pullman

Lorsque son père disparaît en mer de Chine dans des circonstances suspectes, la jeune et intrépide Sally Lockhart se retrouve livrée à elle-même dans le Londres inquiétant de l'époque victorienne... Sans qu'elle le sache encore, un grand danger rôde autour d'elle. Parviendra-t-elle à percer le secret d'un rubis fabuleux qui excite les convoitises et sème la mort autour de lui ? Il semble être au cœur du mystère...

La malédiction du rubis est le premier tome d'une série de quatre aventures. Sally est une jeune femme intelligente, courageuse et audacieuse. Elle a une personnalité assez singulière, et ses centres d'intérêt différents de ceux des jeunes femmes de son âge. Par exemple, c'est un as de la comptabilité!

Après avoir fuit la demeure d'accueil de sa tante, elle décide de se rendre chez Frederick, un photographe qu'elle a rencontré sur son chemin vers la vérité, et qui lui avait alors fourni une aide précieuse. Dans cette atmosphère artiste, elle se liera d'amitié avec des personnes merveilleuses qui la seconderont et la protègeront du danger qui la menace. Un lien fort se tisse entre les membres de cette "famille" aussi étonnante que charmante. On retrouve bien sûr Frederick mais aussi Rosa, sa soeur; Trembleur, leur assistant; Jim, le petit garçon qui travaille dans l'entreprise qui était celle de son père; Adelaïde, l'enfant terrorisée par l'horrible et cruelle Mme Holland dont les penchants les plus sombres ne sont que décuplés par sa convoitise de la pierre rouge.

Philip Pullman arrive à donner à son lecteur tous les éléments qui lui permettent de s'imaginer le Londres de l'époque victorienne, aussi intrigant et inquiétant qu'il peut l'être. La maison de Frederick et Rosa est un havre de paix, un endroit où la lourde atmosphère planant autour de Sally prend en légèreté. L'intrigue est agile sans être compliquée - surprenante tout en ne perdant pas son crédit. En bref, un peu plus de 300 pages que j'ai lues et dévorées avec un plaisir non dissimulé et qui me donnent vraiment envie de poursuivre...

Philip Pullman, Sally Lockhart et la malédiction du rubis, Folio junior, 317 pages, 2007

lundi 15 mars 2010

Le bonheur est au bout du chemin - Intégrale

Voilà quelques semaines que j'ai eu le grand plaisir de regarder l'intégrale de la série mettant en scène ce personnage délicieux qu'est Anne Shirley. J'en attendais beaucoup et je n'ai vraiment pas été déçue. L'intégrale comporte trois parties comprenant chacune deux films.
  • Le bonheur est au bout du chemin: dans ces deux premiers films, nous faisons connaissance avec la charmante orpheline qu'est Anne. Matthew et Marilla sont frère et soeur. Ils ne se sont jamais mariés et tiennent ensemble une ferme. Les temps commencent à être durs pour Matthew qui vieillit et ils décident alors d'adopter un petit garçon pour seconder ce dernier. Quelle surprise de découvrir une petite rouquine à la gare! Matthew tombe tout de suite sous le charme de la petite fille, si peu commune. Marilla est plus réservée mais on décèle une affection grandissante pour cette enfant bizarre. Ils laissent parler leur coeur et adoptent Anne. Anne une enfant très rêveuse qui préfère vivre dans l'imaginaire que dans la réalité. Elle a un sens du drame très développé et ne manque pas de nous faire rire. Un de mes passages préférés est lorsqu'elle rentre de la gare avec Matthew : elle est intarissable. Elle s'amuse à donner des noms tous plus poétiques les uns que les autres aux merveilleux endroits qu'ils traversent. Il faut dire que l'île du Prince Edouard donne à voir des paysages magnifiques et on ne rêve que d'une chose: faire ses valises et s'y installer (surtout aux pignons verts). Anne va rapidement se nouer d'amitié avec Diana qui restera son amie de coeur tout au long de sa vie. Elle se fera aussi un plaisir de détester Gilbert Blyte, un jeune garçon totalement sous son charme qui a eu le malheur de la taquiner sur la couleur de ses cheveux. Et Anne ne rigole pas avec ses cheveux! Au cours de ces deux films, le personnage évolue petit à petit, Anne est très travailleuse, elle espère réussir ses examens et devenir un jour professeur mais la compétition est rude avec Gilbert!
  • Le bonheur est au bout du chemin - la suite: dans ce second volet, Anne débute sa carrière d'institutrice (mais nourrit aussi des ambitions d'écrivain). Matthew les a quittés et elle reste à Avonlea pour aider Marilla. Peu après, elle décide d'accepter une offre pour enseigner dans une école privée où elle aura la vie dure mais elle n'abandonnera pas. Les jeunes filles vont gagner à la connaître et à passer du temps avec elle. Anne est beaucoup plus matûre, elle a fait du chemin et est plus évoluée. A la fin de l'année scolaire, elle décide de rentrer chez elle, parce que c'est là qu'elle se sent le mieux. Là elle renoue avec Gilbert et elle reconnait enfin la nature des sentiments qui l'animent à son égard. J'aime beaucoup ce passage, très romantique!
  • Les années de tourmente s'ouvre sur une Anne fiancée mais toujours pas mariée à un Gilbert dont les études de médecine ne semblent jamais se terminer. Un séjour à NY, une rencontre avec un écrivain, Anne écrit son premier "vrai" roman mais suite à des malentendus, les choses ne se déroulent pas comme prévu et le couple décide de rentrer à Avonlea. Ils se marient et Gilbert s'engage dans l'armée pour accomplir son devoir et partir à la guerre. Après quelques temps de séparation, Anne a du mal à avoir de ses nouvelles, elle décide alors de se rendre en Europe pour le retrouver. Dans cet épisode, le courage d'Anne sera mis à rude épreuve, mais à force de ruse et grâce à une aide précieuse et inattendue, elle parviendra à retrouver son Gilbert et à le ramener à Avonlea...

La partie que je préfère est sans doute la première, elle est divertissante et espiègle et m'a fait beaucoup rire. Dommage que Matthew nous quitte si vite, il donnait vraiment beaucoup au récit. J'adorais ce personnage, presque autant que Anne même s'il était très discret (un peu l'opposé de sa chère petite fille). La relation qu'entretient Anne avec Marilla, bien que plus tumultueuse reste très tendre. La plus drôle est sans doute celle qu'elle partage avec Gilbert, de vrais chien et chat. Gilbert, bien que totalement amoureux, reste lucide et c'est celui qui permettra à Anne de se poser les bonnes questions et d'avancer, de réfléchir (notamment pour son livre).

Bref, une adorable série, que je re-regarderai avec un plaisir certain :) Et maintenant, j'ai juste envie de dévorer les romans qui sont sans doute plus subtils et savoureux de détails à se mettre sous la dent!

Lu dans le cadre du challenge

jeudi 11 mars 2010

Les étranges soeurs Wilcox: les vampires de Londres (Tome 1) de Fabrice Colin

Londres 1888. Qui sont ces deux orphelines qui s'aventurent la nuit dans les rues mal famées ? Ignorent-elles qu'on peut y rencontrer Jack l'Eventreur ? Que des créatures plus terrifiantes encore, goules et vampires s'y livrent une lutte sans merci ? Mais Amber et Luna Wilcox ne sont pas des jeunes filles comme les autres. Sous leur frêle apparence se cache un terrible secret. C'est pour cela qu'elles ont été choisies. Par qui ? Impossible d'en dire plus. Sinon que la survie de l'empire britannique repose désormais sur les très étrangers soeurs Wilcox...

Le roman de Fabrice Colin nous plonge dans le Londres victorien, au coeur de ses rues mal famées, de ses cimetières abandonnés et de ses pubs mal fréquentés. On y fait la connaissance d'illustres personnages tels que Sherlock Holmes et son acolyte Watson, le comte Dracula et ses descendants, Jack l'éventreur, les descendants du vovoïde Orlock, une communauté d'invisibles luttant contre ces créatures mal intentionnées, un certain Abraham Stoker et enfin les soeurs Wilcox, Amber et Luna. Que du beau monde, comme vous pouvez le voir.

L'histoire commence dans un cimetière abandonné où une jeune fille se réveille enfouie six pieds sous terre dans une tombe. Par une force dont elle ignorait l'existence, elle parvient à se défaire de sa prison avant de faire bénéficier sa plus jeune soeur du même sort. Pour leur propre sécurité, elles se font recueillir par un certain docteur Watson et un détective, Holmes. Holmes et Watson font partie d'une communauté secrète, celle des invisibles qui demanderont aux soeurs Wilcox de leur prêter main forte... Je ne vais pas en dire plus pour ne pas dévoiler l'intrigue.

Le livre se lit extrêmement vite et j'en ressors mitigée. Bon, j'avoue, j'en attendais beaucoup. L'histoire en elle-même est intéressante et originale. Colin parle des vampires avec élégance et leur associe une histoire ainsi que des pouvoirs qui tiennent la route. Au début, les soeurs Wilcox avaient tendance à m'agacer mais les personnages évoluent réellement au long de ce court récit. Le hic, c'est que jusqu'à une centaine de pages de la fin, je ne me suis pas vraiment sentie dans l'histoire, j'étais trop perturbée par ce recours à outrance de personnages célèbres qui ne me donnaient l'impression que de n'être que de pâles reproductions des originaux. L'idée en soi était loin d'être mauvaise mais je trouve qu'elle n'a pas été traitée de la meilleure manière qu'il soit - j'ai notamment été perplexe face au sort réservé à Watson... Finalement, les personnages pour lesquels je me suis le plus pris de sympathie étaient les trois invisibles (James, Friedrich et Virgil) qui ne sont pas assez exploités mais qui ont beaucoup de potentiel à mes yeux, notamment pour la suite. J'ai été aussi déçue par le style de l'auteur que j'ai à plusieurs reprises trouvé pauvre, décrivant les lieux parfois de manière trop convenue et répétitive pour le peu de pages que compte le livre.

Il faut rester cependant sur une note positive, puisque Les vampires de Londres possède suffisamment de cartes en main pour nous promettre une suite captivante et nous donner quelques réponses à nos nombreuses questions. Malgré ses défauts, il reste une lecture très plaisante.

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Livre Lu dans le cadre du Prix littéraire des blogueurs

Prix Mauprat

Merci à Alapage pour ce partenariat

Fabrice Colin, Les étranges soeurs Wilcox: les vampires de Londres (Tome 1), Gallimard Jeunesse, 283 pages, 2009