mercredi 25 novembre 2009

Les vampires de Manhattan de Melissa de la Cruz

Il n'y a pas plus glamour que Mimi et son frère Jack au lycée ultra chic Duchesne, à New York. Snobs et branchés, ils forment avec leurs amis un club très sélect. Theodora, qui est plus vintage que Prado, n'est pourtant pas insensible au charme du très sexy Jack. Pourquoi un garçon si populaire s'intéresse-t-il soudain à elle ? Quel rapport avec Aggie, une élève retrouvée morte, vidée de son sang ? Theodora est déterminée à le découvrir quand apparaît sur sa peau un entrelacs de veines bleutées qui lui glace le sang. Elle non plus n'est pas une fille tout à fait comme les autres...

J'ai vraiment adoré la saga de Stephenie Meyer mais je dois avouer que je restais perplexe devant tous ces livres bit-lit qui gravitaient autour de son succès. Après avoir lu une ou deux bonnes critiques sur la série de Melissa de la Cruz, j'ai décidé de tenter l'expérience avec le premier tome. J'ai bien fait! A peine le livre ouvert, j'ai eu du mal à le refermer. On se retrouve très rapidement happés par l'histoire de ces vampires en herbe de la haute société de Manhattan. Les personnages apparaissent d'abord caricaturaux pour ensuite s'affiner. La manière dont est tourné le récit et dont les portraits sont dressés par l'auteur donnent au lecteur l'envie de poursuivre (sans s'arrêter).

Theodora Van Alen est issue d'une grande famille new-yorkaise bien qu'elle n'en a pas du tout l'air. Elle ressemble plus à la marginale à laquelle on n'adresse pas la parole et qui appartient à un autre monde. Elle vit avec sa grand-mère, son père étant mort et sa mère se trouvant dans un coma profond.
Mimi Force est quant à elle l'archétype de la fille à qui tout sourit et à qui tout est servi sur un plateau. Elle vit une relation fusionnelle avec son frère jumeau Jack Force qu'elle ne conçoit partager avec personne d'autre. Oliver est le meilleur ami de Theodora depuis toujours. Ils vivent une relation très complice et on soupçonne Oliver d'en vouloir plus mais Theodora se sent attirée par Jack. Bliss, la nouvelle, prise sous la coupe de Mimi tombe amoureuse de Dylan, le rebelle que Mimi déteste... Et Aggie, faisant elle aussi partie du clan de Mimi mais dont on ne sait pas grand chose est retrouvée morte...

L'auteur ne parle pas tout de suite de vampires bien que le titre du livre soit des plus évocateurs (ce qui est par ailleurs dommage). On nous donne des indices, des mystères à résoudre, des phénomènes à décrypter... Le lecteur découvre en même temps que ces nouvelles recrues l'histoire qu'est la leur. Il y a pourtant des failles dans le récit que leur fait le Comité (la société des vampires) et Theodora (la véritable héroïne), d'abord sceptique (quoi, je suis un vampire? N'importe quoi...) doit accepter la réalité car très vite, elle devra faire face à la menace qui plane au-dessus du monde des sang-bleus auxquels elle appartient désormais...

Melissa de la Cruz maîtrise de manière inattendue son récit, je n'en attendais vraiment pas tant. L'intrigue est bien menée, autour de chapitres courts. On assimile petit à petit les informations qui nous sont données sans frôler l'indigestion. Bien plus, ce récit est prenant, captivant. J'ai aussi beaucoup apprécié l'originalité du monde vampirique créé par l'auteur. Ils sont appelés les sang-bleus, ont des ennemis : les sang d'argent, vivent par cycles, la transformation qui arrive à l'adolescence, les flashbacks... Tant de détails qui sont remarquablement mis en place. Il me faut le deuxième tome!

Melissa de la Cruz, Les vampires de Manhattan, Albin Michel Wiz, 341 pages, 2007

dimanche 15 novembre 2009

84 Charing Cross Road d'Helene Hanff

Une authentique et délicieuse correspondance échangée pendant vingt ans (de 1949 à 1969) entre Helene Hanff, scénariste new-yorkaise passionnée de livres et les employés de la librairie Mark & Co., 84, Charing Cross Road à Londres, spécialisée dans les titres épuisés. Frank Doel, le premier et principal interlocuteur de mademoiselle Hanff, est chargé d'assouvir l'insatiable soif littéraire de sa cliente américaine. Son dévouement, sa délicatesse et sa réserve toute britannique touchent la new-yorkaise, exigeante et avide d'éditions originales, de textes rares introuvables aux États-Unis, "Londres est bien plus près de mon bureau que la 17e Rue", a-t-elle décrété. Très vite, un ton chaleureux et intime s'installe entre les correspondants. La générosité, la vivacité, l'extravagance et l'humour d'Helene attisent la curiosité du personnel de la petite librairie et des proches de Frank Doel, qui à leur tour, participent à cet échange épistolaire. Une véritable et extraordinaire amitié par correspondance s'installe entre les protagonistes.

J'ai vraiment dévoré ce roman, et pas en raison de sa longueur, mais tellement j'ai adoré cette correspondance... Je me suis évadée pendant un moment et j'ai oublié où j'étais, quelque part entre Londres et New-york, quelque part entre amour et amitié. Le caractère poignant des personnalités dressées par l'intermédiaire des lettres m'a profondément émue et j'ai tourné la dernière page avec l'envie précipitée de le relire...

Après le très bon Coeur d'encre, encore un coup de coeur. Voire même un coup de foudre, pour l'ambiance installée dans les lettres entre Frank et Helene, pour leur gentillesse et leur bienveillance, cette manière simple et précieuse d'envisager la vie, surtout dans un contexte d'après-guerre mais aussi parce qu'il ma rappelé un autre roman épistolaire dont je suis éperdument tombée amoureuse (comme un grand nombre sur la blogosphère) Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates...

Mon avis est très court mais il est fait sur le vif. En quatre mots: un roman à lire (absolument)!

Helene Hanff, 84, Charing cross road, Le livre de poche, 156 pages, 2003

samedi 14 novembre 2009

Coeur d'encre de Cornelia Funke

Coeur d'encre est une véritable invitation à la lecture. C'est un livre qui saura parler à tous les amoureux des livres. Personnellement, je ne refuse jamais de me plonger dans un livre qui parle de... livres. Ca a toujours quelque chose d'envoûtant.

Depuis la disparition de sa mère il y a 9 ans, Meggie et son père Mo, un relieur de livres reconnu, consacrent leur vie aux livres et à la lecture. Une nuit, un homme étrange se présente chez eux. Il est à la recherche d'un livre mystérieux et semble prêt à tout pour le retrouver. C'est le début d'une incroyable aventure qui entraine Meggie et Mo accompagnés de leur tante Elinor, une excentrique bibliophile, dans un vieux village d'Italie.

L'histoire est rythmée par des chapitres courts, qui sont quasiment tous illustrés par de jolis dessins. Notre lecture n'en est qu'égayée et le livre plus beau. Dans un style simple et efficace, Cornelia Funke nous emmène dans une fresque épique autour des mots. L'ambiance toute particulière qu'elle parvient à créer font d'elle une conteuse hors-pair.

Le personnage qui m'a le plus séduite est Doigt de Poussière, un vagabond cracheur de feu et balafré qui n'aspire qu'à une chose: rentrer dans le Monde d'Encre. Il m'a fascinée et a, pour ma part, totalement volé la vedette à Meggie (l'héroïne principale). Je n'ai pas su vraiment m'y attacher, mais rien n'est joué, deux tomes attendent encore d'être lus! Mo (Langue Magique), le père de Meggie, est quant à lui une véritable source d'apaisement. Sa présence donne au lecteur un certain réconfort et apaise les troupes.

Malgré quelques longueurs et une fin peut-être un brin précipitée, Coeur d'encre n'en demeure pas moins un coup de coeur tant sur le plan matériel (le livre est d'une beauté rare avec graphisme très travaillé et les dessins des chapitres) que dans son contenu avec le pouvoir inconsidéré qu'il donne aux mots.

Le livre a été adapté au cinéma dans un film du même titre réunissant notamment Brendan Fraser (Mo, Langue magique) et Paul Bettany (Doigt de Poussière).

J'ai déjà très hâte de me plonger dans le deuxième tome de la trilogie dont les critiques ont surpassé celle du premier opus: Sang d'encre.

Cornelia Funke, Coeur d'encre, Gallimard Jeunesse, 600 pages, 2009

vendredi 6 novembre 2009

Amis, amants,chocolat d'Alexander McCall Smith

La question qui nous frappe d'emblée lorsqu'on referme Amis, amants et chocolat est celle de savoir pourquoi exactement ces romans sont classés dans la collection Grands détectives chez 10/18. Certes, le roman se tisse autour d'une intrigue, mais celle-ci n'est qu'un arrière-plan à la mise en scène d'un personnage haut en couleurs: celui d'Isabel Dalhousie. Si Amis amants chocolat nous fait passer un excellent moment, c'est surtout parce qu'Isabel nous emporte avec elle dans ses fresques réflexives.

Il s'agit plus de réflexion philosophie sur des problèmes contemporains aussi sérieux qu'anodins que d'une véritable enquête. En l'occurence, à savoir quelle importance accorder au surnaturel, comment expliquer l'étrange?

Ce qui est super avec ce personnage, c'est qu'elle est capable de développer une réflexion sur tout et n'importe quoi. Elle déplore d'ailleurs cette façon de faire qu'a bien trop développé sa condition de philosophe et rêve, l'espace d'un instant, d'agir sans trop réfléchir. C'est assez amusant puisque son entourage proche (Jamie, Cat et Grace, son amie et gouvernante) lui serine de mettre fin à ses tendances de fouine mais rien à faire, Isabel n'en fait qu'à sa tête, même si elle ne cesse de se répéter qu'elle devrait se mêler de ce qui la regarde. Mais rien à faire, quand Ian, un homme récemment transplanté du coeur l'aborde dans l'épicerie de sa nièce et lui parle de son problème, Isabel ne peut résister! Depuis qu'il a subi sa greffe, Ian est hanté par le visage d'un homme qui apparait soudainement. Il avance pour expliquer le phénomène la théorie sur la mémoire cellulaire mais Isabel est loin d'être convaincue. Elle préfère trouver une explication rationnelle au mystère en enquêtant sur la mort potentiellement étrange du donneur...

Mais que dire d'Isabel... Miss Dalhousie est une femme d'âge mûr, indépendante et accomplie. Depuis son divorce, elle est célibataire. Elle nourrit cependant un petit faible pour Jamie, l'ex-petit ami de sa nièce Cat, avec lequel elle a noué une amitié précieuse. Ce qui la retient malheureusement, c'est leur différence d'âge qu'Isabel considère comme un obstacle, trop soucieuse (à mon goût) des "qu'en dira-t-on?" En attendant, Cat joue les entremetteuses avec un italien d'âge mûr désireux de visiter les environs...

Alexander McCall Smith fait passer à travers ses mots son grand amour pour l'Ecosse et sa capitale, au point de faire renoncer un musicien talentueux au poste de ses rêves dans un orchestre londonnien pour rester à Edimbourg! On retrouve aussi quelques clins d'oeil à sa profession de juriste autour de quelques anecdotes. En fait, c'est tout simplement dé-li-cieux!

A noter:
Amis, amants, chocolat est le deuxième tome de la série des aventures de Miss Dalhousie. Le premier tome, Le club des philosophes amateurs et le troisième, Une question d'attitude vont rejoindre très rapidement ma PAL!

Alexander McCall Smith, Amis, amants, chocolat, 10/18, 254 pages, 2007