Kay est une jeune femme que la vie a éprouvée. C’est sans doute la raison pour laquelle elle semble être constamment sur la défensive, interprétant (mal) le moindre propos de son nouveau correspondant. Au fil des lettres, elle s’ouvre, raconte quelques évènements passés qui font ce qu’elle est aujourd’hui mais sans se dévoiler vraiment pour autant. Le lecteur n’est pas mis dans la confidence, puisqu’il s’agit exclusivement d’échange épistolaire ; il ne sait que ce dont Kay souhaite parler. Son personnage présente une certaine gravité, parfois un peu exagérée, mais qui reste cependant sincère. On sent bien qu’elle ne cherche qu’à se protéger, au fond. Jonathan a un côté beaucoup plus aventureux et curieux. Il veut en savoir plus sur Kay, lui pose des questions qui restent ignorées.
Au cours d’un an, d’octobre 1997 à novembre 1998, Kay et Jonathan vont s’écrire des lettres respirant la passion littéraire (avec un brin de snobisme). Ils se fâcheront, se parleront, s’échangeront des banalités aussi. La sincérité entre les deux correspondants n’est qu’apparence, aucun des deux ne veut vraiment se dévoiler et on n’en comprend pas vraiment la raison. Sans entrer dans des détails susceptibles de gâcher votre lecture, je dirais que je pense que Kay sait, ou en tout cas a des doutes depuis le début sur ce qui se trame. Et c’est ça qui est beau, je trouve. C’est une manière pour elle de se libérer, en quelque sorte. De boucler la boucle. Peut-être que je me trompe, mais c’est comme ça que j’ai envie de l’interpréter.
Le roman est très court et se lit très vite. Le style est fluide et sans artifices. Les lettres se succèdent et nous entrainent. Un homme à distance fut une lecture très agréable. Je n’ai pas vraiment pu m’identifier aux personnages (ou peut-être un peu à Kay, parce qu’elle est libraire) mais ça n’a pas vraiment gêné ma lecture. Peut-être qu'il en aurait été autrement si le roman avait été beaucoup plus long. Il n’égale pas 84 charing cross road ou Le cercle littéraire… mais il m'a fait passer un moment très plaisant. Ce que j'aime les épistolaires...
Katherine Pancol, Un homme à distance, Le livre de poche, 153 pages, 2004
2 commentaires:
J'utilise mon compte google, mais c'est Miss B. ;)
Celui-ci m'attend dans ma pile à lire depuis un moment, il faudrait vraiment que je le lise ...
Je te le conseille! Il se lit très rapidement et c'est vraiment une chouette lecture.
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